Au Québec, chaque hiver il y a une chose dont les habitants sont certain, c’est qu’il va neiger. Qui dit neige dit déneigement, donc pelleter afin de libérer sa voiture, son entrée ou même aider un ami.
Chaque année, un nombre incalculable de personne subisse des blessures reliées à la neige en pelletant. Pourquoi? Est-ce si dangereux de pelleter? Pourtant plusieurs considèrent que pelleter est le sport national numéro 1 des québécois, même avant le hockey. Si tant de personnes se blessent en pratiquant un « sport », est-ce parce que pelleter est vraiment dangereux ou est-ce du à un manque de préparation face à l’exigence de la tâche.
Imaginons un instant quelqu’un qui décide de courir le marathon de Montréal en septembre prochain. Il sait qu’éventuellement cette date va arriver, mais ne s’entraîne qu’une fois par deux semaines en courant entre 5 à 10 km. Son objectif principal est de terminer la course et non de réaliser un temps records. Arrive la compétition, nous savons que notre « athlète », pourra courir une quinzaine (15) de km de façon réaliste mais pour les 27 restants? C’est là qu’il va puiser dans ses réserves mentales et se pousser afin d’atteindre son objectif de départ : terminer sa course, même en risquant son intégrité physique.
Courir un marathon, courir tout court, ne met personne à l’abri de blessure ou de douleurs, mais avec une préparation adéquate, les risques sont réduits et contrôlés. Sans préparation, notre coureur risque de se causer plusieurs blessures musculaires et même des problèmes plus graves qui peuvent aller jusqu’à la perte de connaissance selon l’intensité atteinte.
Revenons à tous nos sportifs nationaux qui pellettent pratiquement tous les jours, surtout ces derniers jours. Leur objectif est de pelleter le plus rapidement possible afin de passer à autre chose. Donc soulever le plus de neige possible et faire els mouvements le plus rapidement possible. Parfois, lancer la neige assez loin afin de limiter les déplacements. Nous vivons dans une société ou la majorité de nos efforts sont faits par des machines, nos mouvements limités à notre «bulle» et nos déplacements dans le confort d’une voiture ou d’un bus. Disons que nous pelletons avec plus de 50% de notre capacité, ce qui explique pourquoi nous devons prendre du repos de temps. En maintenant cet effort pendant 1 heure, c’est l’équivalent de faire un entraînement de musculation en plein air. Par contre, il n’y a pas de progression, pas de correction de posture ni ajustement donc une grande facilité de causer des blessures.
Oui pelleter est un sport national, oui nous devons y passer. De plus chanceux n’ont pas à le faire, mais pour ceux qui y sont obligés, il y a des risques de se blesser et même gravement. Est-ce une raison de dire que c’est dangereux? Pour moi la réponse est la même que pour faire de la musculation est dangereux. Il y a des risques, mais une fois qu’il y a un encadrement, un plan, une progression, ils deviennent minimes et les bienfaits sont supérieurs.
Donc à tous les pelleteurs du dimanche, préparez-vous pour votre saison hivernale comme vous préparez vos compétitions et vous verrez que vos blessures annuelles et toujours à la même époque, comme par hasard, seront diminuées.
Afin de pouvoir vous préparez adéquatement, contactez un kinésiologue qui pourra analyser vos forces et faiblesses et ainsi monter un plan d’entraînement avec suivi et aider à réduire les risques de blessures dans votre vie.
Ludovic Godefroy
Kinésiologue accrédité par la FKQ
Massokinésithérapeute certifié par la FQM